L'école
voie, c'était l'école de tous les
agents voie de la région de Paris-St-Lazare.
Jean-Philippe
est aujourd'hui cheminot dans le Lot. Il a été
élève de cette école située
à
Achères, dans le triangle des Ambassadeurs, et a bien voulu
nous
conter ses souvenirs.
Le plus marquant, c'était les différences entre
un agent qui travaillait à Paris-St-Lazare, et un qui
était en brigade
à Bonnières par exemple.
Le travail n'était pas du tout le même.
Déjà à PSL, ils étaient
pratiquement toujours de nuit.
D'ailleurs à
Bécon où j'étais, c'était
à peu près pareil, au moins deux semaines par
mois, voir trois
!
A Bonnières, je pense qu'ils devaient en faire moins que
nous en proche banlieue. Eux voyaient des trains grandes
lignes, alors que
nous à
Bécon, aucun. Sauf quand nous avions eu le groupe
5 entre Asnières et la Garenne-Colombes.
Je me souviens des RTG, d'ailleurs je me
rappelle
que la première fois que nous sommes allés sur ce
parcours, on s'était garé pour un de
ces turbo, et ma casquette était
partie le long, avec le
souffle. Après son passage, je l'avais
récupéré environ cinquante
mètres plus loin.
A ce moment là, ça sentait
sérieusement la fumée d'hydrocarbure, surtout
entre les murs !
Pour en revenir à l'école, il y avait un Chef de
district, responsable de la formation, et qui donnait aussi des cours,
et deux Chefs de
brigade, qui après avoir eu des équipes
à leur compte pendant plusieurs années, venaient
faire les cours eux aussi, pour la partie
plutôt technique.
Devant l'école il y avait un appareil de voie, un
carré mécanique (ça doit toujours y
être, ainsi que l'école je pense,
mais pour elle, c'est
moins sûr), et sur le côté tout un tas
d'éclisses, attaches et compagnie, pour les formations.
Il y avait un magasin avec de l'outillage, comme dans une
brigade. Il y avait donc les cours
théoriques, et de la pratique, en
général sur les
voies autour de l'école, mais plutôt des voies de
raccordement, pour ne pas être trop
dérangé par les
trains. A ce moment là, un agent de la
brigade d'Achères-Grand-Cormier venait avec nous pour faire
la protection (annonceur avec la trompette).
Il y avait des formations initiales, et des perfectionnements,
surtout pour les Chefs de brigade et adjoints, qui avaient
des
prérogatives plus
importantes au niveau maintenance voie, du genre préparation
de bourrage.
Le niveau de formation était quand même assez
élevé, surtout que ça
ne plaisantait pas avec la sécurité, vu
le nombre de
trains sur la région.
Quand je suis redescendu en province, j'ai vu la différence,
bien que j'avais été muté dans une
brigade de
la ligne Paris-Toulouse, sur une
partie où les trains roulaient à 160 km/h
(voyageurs bien sûr).
La banlieue, c'est un autre monde du chemin de fer. On
était équipé pour la nuit, alors qu'en
province, pour un travail de nuit
exceptionnel, on avait une lampe pour cinq en gros. Surtout,
les machines genre tirefonneuse n'avaient pas
d'éclairage, alors qu'à
Bécon, tout était
prévu, nous travaillions en complète autonomie
de ce côté là.
Voilà ce que je peux
dire sur l'école voie d'Achères, car ce
n'étaient que des formations, donc il n'y a pas une
véritable vie
comme dans un chantier.
Jean-Philippe