L'école voie,  c'était l'école de tous les agents voie de la région de Paris-St-Lazare.

Jean-Philippe est aujourd'hui cheminot dans le Lot. Il a été élève de cette école située à Achères, dans le triangle des Ambassadeurs, et a bien voulu nous conter ses souvenirs.


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Le plus marquant, c'était les différences entre un agent qui travaillait à Paris-St-Lazare, et un qui était en brigade à Bonnières par exemple.
Le travail n'était pas du tout le même.  Déjà à PSL, ils étaient pratiquement toujours de nuit. 
D'ailleurs à Bécon où j'étais, c'était à peu près pareil, au moins deux semaines par mois, voir trois !

BECON 1977

A Bonnières, je pense qu'ils devaient en faire moins que nous en proche banlieue.  Eux voyaient des trains grandes lignes, alors que nous à
Bécon, aucun.  Sauf quand nous avions eu le groupe 5 entre Asnières et  la Garenne-Colombes.  Je me souviens des RTG, d'ailleurs je me rappelle
que la première fois que nous sommes allés sur ce parcours, on s'était  garé pour un de ces turbo, et ma casquette était partie le long, avec le
souffle.  Après son passage, je l'avais récupéré environ cinquante mètres plus loin.
A ce moment là, ça sentait sérieusement la fumée d'hydrocarbure, surtout entre les murs !

RTG à Epône 1981 RTG à proximité de l'école



Pour en revenir à l'école, il y avait un Chef de district, responsable de la formation, et qui donnait aussi des cours, et deux Chefs de
brigade, qui après avoir eu des équipes à leur compte pendant plusieurs années, venaient faire les cours eux aussi, pour la partie plutôt technique.
Devant l'école il y avait un appareil de voie, un carré mécanique (ça doit toujours y être, ainsi que l'école je pense, mais pour elle, c'est
moins sûr), et sur le côté tout un tas d'éclisses, attaches et compagnie, pour les formations.

Il y avait un magasin avec de l'outillage, comme dans une brigade.  Il y  avait donc les cours théoriques, et de la pratique, en général sur les
voies autour de l'école, mais plutôt des voies de raccordement, pour ne  pas être trop dérangé par les trains.  A ce moment là, un agent de la
brigade d'Achères-Grand-Cormier venait avec nous pour faire la protection (annonceur avec la trompette).


Il y avait des formations initiales, et des perfectionnements, surtout  pour les Chefs de brigade et adjoints, qui avaient des prérogatives plus
importantes au niveau maintenance voie, du genre préparation de bourrage.

Le niveau de formation était quand même assez élevé, surtout que ça ne plaisantait pas avec la sécurité, vu le nombre de trains sur la région.
Quand je suis redescendu en province, j'ai vu la différence, bien que j'avais été muté dans une brigade de la ligne Paris-Toulouse, sur une
partie où les trains roulaient à 160 km/h (voyageurs bien sûr).

La BB 16039 pousse un train vers Paris - Epône 1981 BB 17023 Epône


La banlieue, c'est un autre monde du chemin de fer.  On était équipé pour la nuit, alors qu'en province, pour un travail de nuit
exceptionnel, on avait une lampe pour cinq en gros. Surtout, les machines genre tirefonneuse n'avaient pas d'éclairage,  alors qu'à Bécon, tout était prévu, nous travaillions en complète autonomie de ce côté là.

Voilà ce que je peux dire sur l'école voie d'Achères,  car ce n'étaient que des formations, donc il n'y a pas une véritable vie
comme dans un chantier.

Jean-Philippe