LA CROIX ET LA BARRIERE

Tandis qu'à St Germain en Laye, on envisage de ralentir les tram-trains pour permettre la traversée des golfeurs,  on  vit dans d'autres contrées yvelinoises au côté du vrai chemin de fer, et la rencontre entre route et rail se fait parfois au moyen de passages à niveau - PN -  non gardés sans barrières.

Les jeunes conducteurs ne doivent donc pas rayer de leur répertoire de la signalisation routière, les célèbres croix de St André, simples et doubles, précédées de la non moins celèbre locomotive à vapeur dans son triangle indiquant un danger. Ici, la signification du panneau Stop prend tout son sens, et la sanction peut être immédiate et fatale.

Ce PN8 de Mareil sur Mauldre méritait bien une page sur notre site. Bien entendu, la plus grande prudence est de mise pour ceux qui s'y rendraient.


On pourrait parfois ajouter à l'attention des automobilistes, le panneau destiné aux piétons :"un train peut en cacher un autre". Prudence donc en s'engageant après le passage d'un train, dont nous rappelons qu'il roule normalement à gauche en ce lieu.

Ce panneau ancien rencontré non loin de là contraste avec les premiers Tgv de 1986

Paradoxallement, le PN automatisé à 4 barrières, et très protégé par  une signalisation - trop ?- abondante, de Villennes sur Seine, a donné lieu à beaucoup plus d'accidents que celui que nous évoquons. Le trafic ferroviaire y est plus intense il est vrai.

Si on s'attend à rencontrer ces dispositions simplifiées au croisement de lignes très peu fréquentées, la cas du PN 8 en vallée de la Mauldre est très différent.

On y croise, sans barrières, une double voie électrifiée, qui supporte un trafic de banlieue, des trains de Fret, et même des TGV.

Ce n'est donc pas la faiblesse du trafic ferroviaire qui justifie la survivance de ce PN non gardé, mais plutôt la faiblesse du trafic routier. Encore que le platelage en bois destiné à la traversée des voies,  ait été récemment remplacé par du béton, signe de sa fréquentation non négligeable par quelques riverains, des cyclistes, et des engins agricoles...et aussi beaucoup de promeneurs, joggeurs, chasseurs. Les trains doivent siffler à l'approche, mais ne ralentissent pas. Personne n'a encore osé faire cette proposition.

Bien que non gardé de nos jours, ce PN est doté d'une charmante maison de garde destinée à l'habitation.

Le passage d'un TGV sur un  PN sans barrières est toujours surprenant dans ce décor bucolique. Il s'agit des AR quotidiens  Le Havre Marseille, du Lyon Rouen des week-ends d'étés, ou de Tgv destinés aux pélerins normands vers Lourdes. La caténaire allégée de style tramway contraste avec la masse de l'engin et sa puissance potentielle.

On y rencontre aussi des trains de banlieue de la ligne N entre Paris Montparnasse et Mantes la Jolie...

et de lourds trains de fret de l'opérateur historique,  ou privés.
Certaines automobiles s'accordent bien au décor.... et évoquent des souvenirs qui envahissent l'esprit du photographe dans l'attente ...


Le site est dominé par le village de Montainville, où repose Bourvil. Sa carrière au cinéma eut souvent une connotation ferroviaire, et  ne saurait laisser indifférents  les ferrophiles. Et Poissy fut aussi un de ses lieux de tournage, complice de l'évasion de JP Belmondo au début d'un film à haute densité ferroviaire...Le Cerveau.



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