CC 80001  OU  BELPHEGOR EN VAL DE SEINE


Pourquoi évoquer sur notre site la CC 80001 ?

La CC 80001 est née en Val de Seine, dans les usines Renault de Choisy le Roi. Aujourd'hui, elle repose au Musée Renault de Flins sur Seine, qui n'est malheureusement pas ouvert au public. Elle fut initialement basée à Achères . Elle a effectué ses tous premiers essais sur la Grande Ceinture Ouest, au départ de St Germain GC vers Versailles et via Poissy GC vers la Normandie. Elle a effectué sa carrière commerciale essentiellement entre Granville et Paris, traversant chaque jour entre 1967 et 1978 les Yvelines 

Dans une autre page, nous évoquons le Diplodocus. Surnommer les engins moteurs est une tradition ferroviaire. Elle prend toute sa signification lorsque l'engin ainsi surnommé est unique ou presque.

La CC 80001 constituait avec sa soeur 80002, une famille réduite et particulière. La 80001 se trouva vite seule, lorsque les déboires mécaniques de la 80002 la conduisirent au garage définitif puis à la cannibalisation au profit de sa grande soeur - prélèvement de pièces -
Le surnom de cette locomotive, attribué par des cheminots ou des amateurs de l'époque, fut définitivement Belphégor. Peut être la décoration de sa face avant rappelait -elle un masque, ou plus certaienement était elle rarement visible, au moment où on ne l'attendait pas ?

Il est vrai qu'une locomotive unique insérée dans un roulement de trains commerciaux, comme elle le fut depuis sa base de Caen, notamment entre Paris et Granville, se trouve mélangée sur les lignes parcourues avec un nombre très supérieur de locomotives plus traditionnelles. Il fallait donc beaucoup de chance, ou de bonne informations, à une époque ou " l'info à un ami"  par Internet et SMS n'existaient pas, pour la rencontrer et la photographier

Un peu d'histoire (source Wikipedia)

Les débuts à Achères

La 060GA 1 sortit de l’usine de Choisy le roi en avril 1959. Basée initialement à Achères, elle fut soumise à divers essais sur la ligne de Paris-Cherbourg. La 060GA 2 arriva à son tour, au dépôt d’Achères le 27 janvier 1961. Dès le 30 janvier elle effectuera deux marches à 400 t entre Saint-Germain Grande Ceinture et Versailles Matelots. Un même programme fut réalisé le lendemain. L’amplitude kilométrique fut augmentée le 1er février avec un Saint-Germain Grande Ceinture - Dieppe chargé à 600 t. La masse de ce train fut portée à 900 t le lendemain. Toujours au départ de Saint-Germain Grande Ceinture, la locomotive se rendit à Serquigny le 3 février avec un train de 900 t. Quatre jours plus tard, elle fut envoyée sur Cherbourg avec un train de 900 t. Elle en revint le lendemain, son lieu d’arrivée étant cette fois Achères.
ST CYR 1976 - Photo JP HAMEAU 1972 Près de Plaisir sous la caténaire neuve - PHOTO JP HAMEAU

L'air de la mer

La locomotive fut ensuite convoyée au dépôt de La Rochelle, le 10 février 1961. Les deux locomotives furent donc réunies au dépôt de La Rochelle au cours du premier semestre 1961. Leur roulement en date du 30 mai 1961 était exclusivement des marchandises elles remorquaient, en effet les trains de messageries N° 4806 entre La Rochelle et Nantes Etat et retour au 4817. Au départ de La Rochelle, elles se rendaient également à Bordeaux. Leur utilisation quotidienne maximale était de 388 km. Renumérotées CC 80001 et 80002, les locomotives connurent rapidement des problèmes de générateur de gaz. La CC 80002 fut avariée le 19 mai 1962. Finalement le contrat de location des deux machines fut résilié le 25 février 1963 ; ces deux machines furent expédiées à Choisy-le-Roi au cours des jours suivants. Par manque de place, elles stationnèrent ensuite en gare de Massy-Palaiseau.

Transformation et location à la SNCF

Vers 1965 la compagnie des chemins de fer départementaux (CFD) en fit l'acquisition le but étant de les transformer en locomotive diesel à transmission asynchrone (déjà installée sur les BB 71000) dans une gamme de puissance élevée. Seule la CC 80001 bénéficia d’une transformation dans les ateliers CFD de Montmirail avec montage de deux moteurs Pielstick d’une puissance de 1100 kW. Cette locomotive fut ensuite louée à la SNCF qui l’affecta au dépôt de Caen à partir de 1967. Elle assura, dès lors, la remorque de trains de voyageurs sur les lignes Paris–Caen–Cherbourg, puis Paris–Granville. Après avoir parcouru 1 200 000 km, la locomotive cessa d’être utilisée par la SNCF au début de l’année 1978. 

Les trains de chantier

Novembre 1982 - Trappes - Vue en première décoration Desquenne Giral - Photo JP HAMEAU

Révisée et remise en peinture par les CFD (chemin de fer départementaux), elle fut ensuite vendue à la société de travaux Desquennes et Giral. Cette dernière l’expédia dès la fin de l’été 1978 sur la ligne Breil–Coni. 

Le retour chez Renault FLINS

Finalement, « Belphégor » fut racheté à SECO DG pour un franc symbolique par la société Histoire du Groupe Renault (SHGR) pour le futur musée Renault. La convention fut signée le 18 octobre 1989. La locomotive, type 5050, se trouve aujourd’hui à Flins.


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